Des années de stigmatisation injustifiée
« À tout cela peuvent encore venir s’ajouter d’importantes conséquences sociales, financières et professionnelles. De plus en plus de patients perdent leur emploi à cause de leur maladie et, souvent, les patients continuent à porter l’étiquette d’anciens cancéreux des années après leur guérison. Il faut en effet qu’un patient soit guéri et sans traitement depuis dix ans pour être considéré comme vraiment guéri par les organismes financiers, par exemple », précise la Pr Rogiers. « Ce délai est trop long, car les nouveaux traitements tels que l’immunothérapie permettent aujourd’hui de traiter certains types de cancer. Malgré cela, ces personnes – souvent jeunes – se voient refuser le droit aux assurances, emprunts ou revenus garantis pendant plusieurs années. »
Une détection rapide et un soutien sur mesure sont essentiels
« Aujourd’hui plus que jamais, il est donc indispensable de détecter et de traiter à temps les conséquences physiques, psychologiques et sociales du cancer. Ce trajet post-traitement peut être différent pour chaque patient, dont les besoins peuvent en outre évoluer au fil du temps. Le soutien doit idéalement être sur mesure et formulé dans un contexte pluridisciplinaire, en tenant compte des besoins de soins tant médicaux que psychosociaux. Ces conséquences sont traitables et réversibles à condition d’instaurer le soutien adapté au moment approprié. C’est dans ce cadre que nous avons récemment démarré la première phase du Cancer Survivor Center, où les survivants du cancer peuvent bénéficier à la fois d’une revalidation physique, d’un soutien psychologique et d’un entraînement de la mémoire, ainsi que d’un suivi médical et nutritionnel », se réjouit la Pr Rogiers. « Je suis moi-même active chez All.Can Belgium, une organisation multipartite qui s’est donné pour mission d’améliorer l’efficacité des soins oncologiques. Le 30 septembre, à 14 heures, nous organisons d’ailleurs un webinaire passionnant sur le thème « Survivorship: Adjusting to life with or after cancer », où j’aurai le plaisir d’échanger avec le Pr Dr Ahmad Awada, le Pr Dr Bart Neyns et Régine Kiasuwa Mbengi. »
Il faut qu’un patient soit guéri et sans traitement depuis dix ans pour être considéré comme vraiment guéri par les organismes financiers et autres. Ce délai est trop long.
Aujourd’hui plus que jamais, il est donc indispensable de détecter et de traiter à temps les conséquences physiques, psychologiques et sociales du cancer.
Pr Anne Rogiers Board Member chez All.Can Belgium
Cet article a été écrit le 28/09/2022 par Joris Hendrickx. Pour en savoir plus sur ce type de recherche, consultez le site fr.planet-health.be