Dépistage du cancer du poumon : quelques points à considérer

16 décembre 2024

All.Can Belgium appelle les décideurs politiques à envisager un programme national de dépistage du cancer du poumon. Un tel programme de dépistage peut sauver des vies, et il existe à la fois des preuves scientifiques et un soutien public en son faveur.

    Avec près de 6 000 décès par an, enregistrés en Belgique en 2021, le cancer du poumon demeure le cancer le plus mortel dans notre pays. Cette mortalité élevée s’explique en grande partie par un diagnostic souvent posé à un stade avancé, où une guérison n’est plus possible.

    « Le dépistage précoce augmente considérablement les chances de guérison » (Professeur Ingel Demedts)

    « Si le cancer du poumon est détecté à un stade précoce, les chances de guérison augmentent considérablement », déclare le professeur Dr. Ingel Demedts, président du groupe de travail sur le cancer du poumon d’All.Can Belgium. « Le dépistage par tomodensitométrie à faible dose pour les groupes à haut risque peut faire une différence majeure. »

    Défis

    Cette méthode permet également un diagnostic à des stades plus précoces, avant l’apparition des symptômes, lorsque des traitements curatifs restent envisageables.

    Pourtant, la mise en œuvre des programmes nationaux de dépistage du cancer du poumon reste limitée en Europe et en Belgique par un manque de connaissances, des difficultés pratiques et des inquiétudes quant aux risques potentiels tels que l’exposition aux radiations, les diagnostics faussement positifs et le surdiagnostic.

    Recommendations

    À l’issue d’une large consultation des parties prenantes, All.Can Belgium a élaboré une série de recommandations visant à rendre réalisable et efficace la mise en œuvre d’un programme national de dépistage :

    • Le dépistage sauve des vies : un programme de dépistage structuré est essentiel pour éviter les initiatives ad hoc sans contrôle de qualité.
    • Des centres d’expertise : le dépistage doit avoir lieu au sein de réseaux de centres d’expertise afin de garantir la qualité et le suivi.
    • Soins primaires : les médecins généralistes, les pharmaciens et les autres professionnels des soins primaires jouent un rôle essentiel pour atteindre le groupe cible.
    • L’éducation : des informations bien équilibrées sur les avantages et les risques potentiels du dépistage sont nécessaires, tant pour le secteur des soins de santé que pour la population.
    • Programmes de sevrage tabagique : un programme de dépistage doit s’accompagner d’initiatives de sevrage tabagique afin d’optimiser les bénéfices pour la santé.
    • Lutte contre la stigmatisation : l ‘éducation du public au sujet du cancer du poumon peut contribuer à réduire la stigmatisation et à briser l’idée fausse selon laquelle le cancer du poumon est une condamnation automatique à la mort.
    • Rentabilité : la recherche montre que le dépistage du cancer du poumon peut être rentable à raison d’un investissement de 20 000 à 30 000 euros par QALY (année de vie ajustée à la qualité, soit une année supplémentaire de vie en bonne santé) gagnée.

    Appel à l’action

    All.Can Belgium appelle les décideurs politiques à envisager un programme national de dépistage du cancer du poumon par LDCT. Le soutien du public et les preuves scientifiques montrent clairement qu’investir dans la détection précoce peut non seulement sauver des vies, mais aussi contribuer à rendre les soins de santé plus efficaces en Belgique.

    « Le dépistage peut non seulement sauver des vies, mais aussi contribuer à rendre les soins de santé plus efficaces en Belgique. »

    Livre blanc

    Nos recommandations sont basées sur les idées et l’expertise d’un large éventail de parties prenantes par le biais de questionnaires, d’entretiens et d’une table ronde. Les résultats ont été comparés à la littérature scientifique et compilés dans un livre blanc qui sert de base à une discussion plus approfondie.

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